Edit du 8 mai 2011: Tynan vient d'annoncer qu'il abandonne la publication d'EA faute de contributeurs. Après avoir écrit seul ce numéro 1, il cherchait depuis deux ans des renforts capables de proposer de vrais articles de fond. Personne ne s'est manifesté en ce sens, malgré les éloges mérités suscités par ce premier opus. First and last and always...
05/09/2009
Electric Annihilation #1, Frisco, USA, 2009
Edit du 8 mai 2011: Tynan vient d'annoncer qu'il abandonne la publication d'EA faute de contributeurs. Après avoir écrit seul ce numéro 1, il cherchait depuis deux ans des renforts capables de proposer de vrais articles de fond. Personne ne s'est manifesté en ce sens, malgré les éloges mérités suscités par ce premier opus. First and last and always...
16/08/2009
Cometbus, USA, 1983-1999
Aaron Elliott, Cometbus |
24/07/2009
Niche Homo #2, hiver 2009, Glaoucheland (UK)
Une longue interview (9 pages) du groupe Fucked Up (Toronto) vaut à elle seule l’acquisition du zine. FU est doublement surprenant: d’abord musicalement, il se définit comme de la oi! progressive, ce qui ne manque pas d’attirer l’attention ; ensuite, ce groupe se fait accompagner d’un avocat avant de signer un contrat avec un label… là, rien que le fait d’imaginer la scène fait franchement rigoler. Ces considérations personnelles primaires mises à part, ces mecs s’attardent sur le paradoxe à jouer dans un groupe à caractère « anti-social » et se voir interdire de jouer par la police pour ces mêmes raisons : « On emmerde tellement les autorités que les flics débarquent et nous disent « çà suffit, c’est fini pour ce soir ». Les flics font juste leur boulot qui est d’essayer de maintenir l’ordre, nous on fait le nôtre qui est d’essayer de bouleverser l’ordre établi, les gamins font le leur en devenant tarés et en essayant de chambouler l’ordre établi. Donc, çà marche comme prévu. Le fait qu’un flic arrête le concert démontre que notre démarche est efficace. Mais en même temps, six fois de suite, c’était hyper-frustrant et çà a dégénéré. On s’est battus entre nous. » On se fend en deux en découvrant la vie chaotique d’un vrai groupe de oi! du 21e siècle : la bagarre générale déclenchée à l’aéroport d’Heathrow (« je lui ai mis un double retourné dans la gueule, et comme je pèse
Les Vivian Girls n’ont certes pas inventé la noisy pop mais avec leurs gueules vintage trois parfums (lager, porter et stout, il y en a pour tous les goûts), on leur pardonnera beaucoup plus facilement leur resucée de Jesus & Mary Chain vs Lush. Qu’elles citent Nevermind de Nirvana comme une influence majeure laisse un peu pantois, mais c’est à cela qu’on constate qu’on est un peu snob et qu’elles, au contraire, ont gardé toute leur simplicité adolescente. L’interview trahit très bien cette spontanéité (ingénuité ?) : « On a dit que vous ressembliez à Black Tambourine… Ouais, c’est marrant parce qu’en fait un type nous a dit çà après le pire de nos concerts où on a eu de gros problèmes de sons. On a donc écouté ce groupe et on a trouvé çà super, c’était exactement le son que l’on recherchait, et c’est à partir de là qu’on a mis certaines réverbs – en fait qu’on a eu l’idée de mettre des réverbs – ». Quel autre groupe avouerait avoir modifié et trouvé son identité sonore après un concert raté qu’un gus probablement bourré aura trouvé intéressant ? Hormis cette fraîcheur des propos, çà ne vole pas très haut, mais bon c’est comme les footballeurs on ne leur demande pas, en plus, d’être forcément des philosophes (salut Vikash!).
Bilge Pump est également longuement interviewé, mais je n’ai eu envie de lire cet entretien, les gueules des mecs ne me revenant pas. Ce sera mon délit de faciès du jour.
Une BD imbitable de 7 pages occupe le cœur du zine ; le pitch : l’histoire d’un mec paumé dont le seul ami est une bite qui dépasse du mur de sa chambre… les artistes, quand même !
Comme dans tout fanzine punk, NH a sa part de « rubriques à la con », comme ce jeu-concours où l’on doit reconnaître à qui appartiennent ces paires de seins ou ces bites dessinées à la va-vite… très private joke, une marque de fabrique du genre. Pour finir, outre quelques chroniques de disques plus ou moins obscurs, j’ai bien apprécié la rubrique « Suggested zine names ».
Niche Homo #2, hiver 2009, A5, 56 pages N&B website
06/06/2009
Scotch + Penicillin, Rennes, France, 1995-2009
Les perzines, littéralement "zines personnels", sont les ancêtres des blogs. Des journaux intimes édités à quelques exemplaires sur papier. Il en existe dans tous les domaines, mais c'est surtout dans le monde de la bande-dessinée que ce support a connu le plus fort développement, nombre de dessinateurs s'étant fait connaître auprès d'éditeurs par ce biais. Ces perzines sont alors essentiellement graphiques: des carnets de dessins, des collections de travaux, des esquisses diverses, que l'artiste finit par publier à faible tirage. Il n'y a pas forcément de cohérence interne, de suite logique... Pourtant, parmi les perzines graphiques, certains racontent "au quotidien" la vie de leur auteur. Rad Party est un inestimable témoignage sur la vie nocturne de la scène "rock" (surtout HxC) parisienne. Plus jamais malade en auto est plus centré indie pop. C'est aussi le cas de S&P, publié par Tony Papin, depuis 1995. C'est en vidant mes derniers cartons de fanzines ramenés depuis Clermont que je suis retombé sur les 17 premiers numéros de ce zine de 8 pages format A6. Le n°17 datait de décembre 2002.
S&P c'est avant tout un dessin épuré, un trait saccadé, un "gribouillage" direct. C'est un artiste qui se cherche et c'est amusant de voir l'évolution du coup de crayon d'année en année. Mais S&P c'est surtout un regard faussement naïf sur le monde de tous les jours. Tony Papin se saisit des multiples pensées - graves, fantasques, incongrues, idiotes parfois - qui nous assaillent tous à chaque instant et les immortalise dans un dessin, un strip, ou une pensée. C'est souvent désopilant.
- "Après avoir mangé du chocolat, si on se brosse les dents, on a un goût de After Eight" (S&P, n°14, 1999).
- "Est-ce que mes parents me préfèrent à Thalassa ?"(S&P, n°14, 1999)
- "Le sang qui irrigue actuellement votre cerveau était dans vos chaussures il y a peine quelques secondes" (S&P, n°16, juin 2000)
Remis dans leur contexte, ces dessins bêbêtes s'inscrivent comme la bande-son idéale de la "nouvelle chanson française" des années 90 (la "chanson bêbête" justement, comme l'avait baptisée un peu trop hâtivement Libé): Katerine et Dominique A en tête.
A ma grande surprise (et joie) , S&P existe toujours. C'est au format blog que Tony Papin (un fan de Lou Barlow ne peut être foncièrement mauvais) continue de distiller sa poésie graphique. Un dessin par jour, c'est peut-être mieux qu'un zine tous les 1, 2, 6 mois... Les fanzines papiers (19 n° au total) ont été numérisés et sont consultables intégralement ici. S&P a franchi la barrière numérique sans encombre: l'esprit du support papier est toujours là, on se sent en terrain connu. D'autres ont plus mal vécu le transfert : Rad Party version blog a, par exemple, perdu le formidable impact graphique du zine papier.
Dans la même veine, Un fanzine à la taille de mes ambitions, publié par Anne Bacheley, à Nantes entre 2001 et 2005, et que j'avais interviewé dans Sniffin'Glue.
Scotch+Penicillin, c'est ici
01/06/2009
Self Destruct #1 - Sydney, Australie - 2009
Au programme : Had It pour 3 pages de banalités et de poncifs sur le rock, le punk et le HxC qui finisse par un "Let Sydney Die" de circonstance. Vague impression de lire un rapport de casting pour la Nouvelle Rock Star. Pressures On est nettement plus intéressant et "authentique" (si ce mot a encore un sens) dans sa démarche. Pourquoi préfèrent-ils sortir des K7 démos plutôt que des CDR ? "les groupes hardcore font des K7 démos. Trop de groupes passent trop de temps à faire de belles démos. Mais on ne considère pas que ce sont de vraies réalisations. Les K7 sont plus dans l'esprit", les thèmes des chansons ? "En fait, je n'en sais rien, je n'ai jamais écouté les textes du chanteur, pour moi le hardcore ne doit pas être un guide moral. Je n'ai pas besoin de voir un morveux de 21 ans qui vit chez sa mère me donner des conseils sur la façon de mener ma vie". Deathcage nous raconte sa journée "Je me lève à 5 heures, fais du dessin, sort de chez moi vers 7-8 heures, vais à la salle de gym puis à ma boutique de tatouage. J'achète des disques le midi, je retourne à la boutique et tatoue d'autres personnes, je rentre à la maison, je refais quelques dessins, je dors. Bref, j'ai une vie standard." Idem pour moi, sauf que je me lève plus tard. Le reste de l'interview est également assez sarcastique et vaut le détour. La chanteuse de Crux "adore les tournées en Asie mais regrette de ne pas avoir assez de temps pour aller à la plage à cause des délais dans les aéroports, les trains à prendre, etc.", c'est çà ouais, et en plus, ma jolie, on est complètement jet-lagué, putain de rock'n'roll !
Ajoutez à cela, deux pages de comptes-rendus de soirées/concerts de la même veine que l'excellentissime Rad Party.
Je vous mets ci-dessous la want list vinyles de G. Perrin, une pratique qui revient dans les fanzines punk HxC, un biais pour dénicher des disques sans passer par ebay ou autres distro merchantiles pratiquant des prix prohibitifs. Tous vos messages de haine doivent aller à gill_perrin(a)hotmail.com. Le zine coute AUD$3 chez les disquaires.