01/12/2003

Quality Street #4 - décembre 2003


Barricata n°11, décembre 2003, 2.5 EUR
Ben ça alors, Barricata passe au grand format, à l’impression offset, et augmente de fait son tirage. Déchirant l’enveloppe kraft, surprise et déception m’envahissent tout d’abord. Je n’ai jamais vraiment aimé les fanzines qui « deviennent grands ». Lorsque, début 1990, l’un de mes premiers fanzines, The Gossip, passa de la photocopieuse à l’imprimerie, de la machine à écrire à la PAO, de quelques centaines d’exemplaires au millier (et bientôt 5.000), j’avais déjà éprouvé ce phénomène de rejet ; d’ailleurs j’y contribuai très peu, et seulement sous la contrainte des autres « gossipmen ». C’est exactement le même sentiment qui m’est revenu en découvrant ce Barricata #11, c’est comme çà, çà ne s’explique pas (si ça s’explique sûrement, mais à 75 € la séance d’une heure, je peux encore me passer de savoir pourquoi). L’imprimerie fabrique des produits identiques, en quantité infinie, tandis que le fanzine reste artisanal, au tirage forcément limité (cette limite étant la capacité mentale du fanzineur à accepter ces tâches abrutissantes que sont le pliage/découpage/agrafage). Oui mais voilà : Barricata fait partie de la «race» des gens qui font et non de ceux qui parlent et ne font rien (André Malraux, Espoir), alors on laissera ces considérations stériles au placard et on s’attardera longuement sur leur dossier « Pendant qu’on tue en Palestine » dont la citation introductive des Bérus n’est peut-être pas si anodine que cela puisque ce sont ces mêmes BxN que l’on retrouve un peu plus loin. Des BxN qui nous disent qu’ils n’ont pas grand chose à dire, que le buzz ils ne le comprennent pas vraiment, qu’ils pensaient juste faire un concert comme çà, parce que leur pote Brossard (programmenteur attitré des Trans) le leur a demandé. Innocents Bérus ? On se laisse aller à les croire sur parole. Papy Brossard est un filou, lui savait sûrement ce qu’il faisait : « passez donc faire un tour, comme en 86… », faire scintiller la flamme de la nostalgie, et comme Loran a justement la guitare qui le démange... Ces Bérus-là sont touchants de naïveté : « Là, j’apprends que ce sont les maisons de disques qui achètent les couv des magazines». Eh oui les gars, vous aurez droit à la couv de Rock & Folk malgré le fait que vous vouliez être sur celle de Punk Rawk… Marsu prend la suite, pour une itw qui viendra compléter celle de No Gov (cf. QS2) : « un concert des Bérus en 89 ça coûte combien ? », pas franchement utile, mais les historiens du rock apprécieront le moment voulu. Revenons à la Palestine : « 6 semaines sur une terre brûlée, récit fragmentaire ». Le précepte de base, celui qui déclenche ce franchissement de la Méditerranée est, en apparence, simple : « Parce que nous voulions juger par nous-mêmes. On ne délègue pas sa pensée sur un sujet aussi brûlant ». Positions bien discutables : pas besoin de mettre sa main au feu pour savoir que ça brûle… et que peut donner une immersion dans un état en guerre où tout mouvement est contrôlé, tout déplacement se doit d’être justifié ? Le début du récit irrite : une sorte de voyeurisme sourd de la prose, excitation mal cachée devant une société qui vit au rythme des fusils-mitrailleurs : tables de presse du Hamas, de la Djihad islamique, manifestation en armes d’une Brigade des Martyrs d’Al-Aqsa ? Oui, et alors ? Qu’est-ce ça change au sort des Palestiniens ? pensé-je… La citation de Malraux revient, lancinante… ceux qui parlent, qui regardent, ceux qui agissent… Mais de ce voyage, reviennent aussi deux interviews : l’une avec Michel Warschawski (A tombeau ouvert, éditions La Fabrique, 2003), l’autre avec Nassif, responsable d’une ONG à Ramallah. Finalement j’aurais aimé me contenter de cela, de ces témoignages des deux parties, celui d’un juif anti-sioniste, celui d’un palestinien de terrain, ceux de deux hommes qui œuvrent, de part et d’autre des murs et des barbelés, pour une improbable paix. Leurs propos sont simples, dénués d’artifices, essentiels. Le sensationnalisme du « M16 dans le dos » ne les affecte plus, il y a bien d’autres priorités. Eux agissent, les faire témoigner, c’est agir à leurs côtés. Merci pour cela, donc. Faire parler les étudiants, les paysans, les médecins, voilà le combat qu’aurait dû offrir plus largement Pâtre. Pas ce carnet de voyage teinté malgré tout de narcissisme. J’avoue que lire ensuite l’interview des Frelons ou des Apaches n’a pas été facile ; la futilité du rock’n roll ne m’ayant probablement jamais autant sauté aux yeux. D’ailleurs j’ai survolé. Pour en finir avec ce Barricata nouvelle formule, REFLEXes nous ramène alors sur la scène politique en évoquant les scènes musicales fascistes et néo-nazies en Europe. On s’abonne pour 10 EUR (3 n°). 11 chroniques zines.

Ceci m’amène tout naturellement à « Sur les terres du Rock Identitaire Français – Acte 2 » édité par Ras l’front. L’ex-gossipmen Matoo-Watoo, inventeur du multi-top chiottes en 1989 (cf. QS3 – à ce propos les Canadiens de Katalogue se demandent désormais qui est donc ce Matoo-Watoo qu’ils ne connaissent pas) me l’a fait parvenir en compagnie de ce superbe autocollant « Sauvez la démocratie, mangez un facho », détournement de l’ogre de Goya mais qui ,moi (nous), me ramène inévitablement aux délicieux Trisomie 21. Ce deuxième volume apparaît davantage comme un complément au précédent dossier qui reste lui indispensable, une mise à jour discographique et un « dictionnaire des citations ». L’ensemble est très descriptif (trop, à mon goût) et les dénonciations parfois tellement caricaturales qu’elles en deviennent inefficaces. Là encore, toute une série de bons conseils pour combattre le RIF, mais il eut été préférable, à mon humble avis, d’y ajouter une liste des actions effectivement menées sur le territoire. Parler de ce qui se fait est toujours plus efficace que de ce qui devrait se faire.

Kérosène n°2, automne 2003, A4, gratuit.
J’ai rencontré Dan de Kérosène l’été dernier à Montaigu. L’interview a été diffusée dans Sniffin’glue et retrace l’histoire du zine, des fondations nancéennes à l’exil montacutain. La nouvelle formule de Kéro, gratuite, séduit inexorablement. Et à chaque nouveau numéro un peu plus. L’ambiance graphique est celle que l’on connaît dans les zines américains, de Maximum RnR à Copper Press.Dans le n°2, les feu-Second Rate et Seven Hate sont à l’honneur. Itw bilans avec cette once de nostalgie qui pointe déjà avant même le round final. 1000 travels of Jawaharlal a trouvé un nom qui fait qu’on s’intéresse forcément à eux, bien joué. Le désinCarné Brotherfab évoque cette nouvelle réinCarnation stoner qu’est Caldera, une histoire de famille nous avoue-t-il d’emblée, mais cela n’empêche pas les questions cinglantes.
Pour rester en famille (celle, élargie, du metal), je signale la sortie « irminente » du bouquin de Fabien Hein : Hard rock, heavy metal, metal. Histoire, cultures et pratiquants. 320 pages qui tuent, Ozzy en est encore tout retourné (fallait pas le lire en faisant du quad). Je n’en dis pas plus, toujours une question de déontologie… ou de doigts dans la prise ?

Baywatch Korps n°1, 2003
Chose promise : Baywatch Korps. Un zine HxC (dans l’âme si ce n’est dans les groupes présentés) totalement allumé (pléonasme ?) dans la lignée de Trash d’encre ou de Massacre (et ce n’est pas vraiment un hasard, mais cela ne nous regarde pas). Du A5 bien roots, colle et ciseaux. Une nouvelle porno où l’on retrouve la désormais célèbre Sabrina (QS3), une itw de Bruce Campbell (Evil Dead) tout juste découpée dans TéléCinéObs. Bref du shit zine de pro (10 ans d’expérience, c’est comme le Nutella).



Daily Misquamacus n°9, 2003
DM m’a été ramené par G. (from GBH+support) de passage à Clermont. Un A5 bilingue metal punk-oi! avec des mini-posters A4 au centre (photos de concert) : un OK podium! pour skinhead en quelque sorte. Mais comme le type qui prend les photos doit être à peu près aussi grand que moi, on voit plus les crânes luisants des mecs devant lui que les groupes sur scène… Enfin, on y trouve une dizaine d'itw la plupart malheureusement réalisées par correspondance, me semble-t-il : The Warriors se contente de répondre par oui ou par non à des questions pourtant loin d’être inintéressantes (fallait pas les inviter), Litham groupe metal algérien ne pipera mot sur Bouteflika (on ne sait jamais), GBH rappelle à qui l’aurait oublié qu’il est un groupe punk. A propos de GBH (et pour ne plus en finir avec le copinage, et encore, là, on fleurte même avec l'auto-promotion), la tournée « GBH+support » qui démarre en janvier est celle d’imposteurs, n’hésitez pas à leur envoyer quelques tessons de bouteille au passage (et visez donc en priorité le grand à lunettes).

Funk-U n°8, fevrier 2002, 35 Francs
Funk-U sortait en 2002 son huitième et dernier numéro. Superbe zine style Abus Dangereux (avec CD donc) édité par le Mothership Funk Club de Paris, une asso avec à sa tête un troupeau de funkateers dont Blaise Wonder B, un vrai malade qui possède plus de 12 000 disques de funk. Impossible aujourd’hui de mettre la main sur un quelconque site web de cette asso (mais allez jeter un œil sur wegofunk.com, « l’univers des musiques afrogrooves », ou fonkadelica.com, ça déchire pas mal (faut monter le son) – ce dernier ayant toutefois vendu son âme à la fnac, on évitera de s’attarder trop longtemps car ça pop-up dans tous les coins). Funk-U avait mis Bigg Robb (Zapp) en couv, black bibendum ayant probablement tourné dans le «Fat» de Weird Al Yankovic. Le récit d’une renaissance, ou plutôt d’une nécessité d’aller de l’avant après le décès de Roger Troutman (l’une des inépuisables banques de données seventies pillées par les rappeurs US), abattu par son frère au sortir d’un session studio en 1999. Les clefs du succès du funk ? tout simple : « Le funk, c’est comme des macaronis au fromage, des hamburgers et de la pizza. Les gens aiment çà. En plus, le funk n’a pas d’effets négatifs ». Ben si quand même : ça fait grossir, man !

Excit n°4, été 2003, 2,5 EUR
Excit est basé en Vendée, des enfants de Rabbits, peut-être ? Vu de loin, ce prozine me rappelle Magic Mushroom du temps de sa splendeur, mais c’est sûrement dû à ce sous-titre : « indie support music » qui m’évoque irrémédiablement chemises à fleurs ou à pois (Floride), jeans gazelles, coupe au bol cheveux tombant pile-poil sur les yeux (super pénible), converse qui dégagent : the shoegazer style, en somme. Ouais, sauf que pour le baggy-sound faudra repasser (et, désormais, je ne vais pas m’en plaindre) : Cheval de Frise et Room 204 valent mieux que North Side et les Charlatans. L'indie music, ce n'est plus de l'indie pop, faudra s'y faire. Sanjam records livre clefs en main la façon de monter un label indé (merci), mais comme il tape dans l’emo, j’ai envie de trancher dans le vif (on sauvera quand même le split Second Rate/Flying donuts), ouais mais voilà, ils sont quand même nantais. Alors attendons encore un peu, le linge sale vous savez…

Les contacts:
Barricata c/o Crash disques 21 ter rue Voltaire 75011 Paris rashparis@hotmail.com
Baywatch Korps Simon Vandenplanque résidence Cèdre bleu appt 11 45B avenue de Lattre de Tassigny 59190 Hazebrouck
Daily Misquamacus pas de contact
Excit 19 bis rue du moulin 85390 Cheffois excit@free.fr
Funk-U 37 rue Claude Tillier 75012 Paris bsmprod@free.fr
Ras l'front BP 87 75561 Paris cedex 12
Kerosène 16 rue de l'égault 85600 Montaigu kerosenefanzine@wanadoo.fr
Abus dangereux BP15 33031 Bordeaux cedex abus@viciouscircle.fr
Copper Press - Maximum RnR -
The Gossip

Quality Street ne fait pas grossir les femmes enceintes.

01/11/2003

Quality Street #3 - novembre 2003


Copper press n°16, été 2003, 96 p. 21x21, $5 (+ 1CD)

Depuis quelques temps déjà, CP s’est affirmé comme un incontournable d’une certaine (white) street culture US, laissant grand place aux graphistes et photographes et proposant toujours une mise en page osée, limite prétentieuse. Dans un style plus luxueux que MaximumRnR, mais pas forcément moins pertinent. Basé sur les rives du lac Michigan, juste en face des trottoirs arpentés par Steve Albini, l’ambiance oscille toujours entre HC et post-math rock, agrémenté comme il se doit de quelques pincées de skate. Ce coup-ci, les Giddy Motors ont (enfin) droit à 2 pages, auraient mérité plus, et mieux, alors on se rattrapera en réécoutant « Make it pop » (Fat Cat rcds). Via Tania est australienne et ouvre le CD, tant mieux pour elle, tant pis pour nous (méchanceté gratuite). On s’attardera plus longuement sur Matt Hulme, illustrateur à qui l’on doit la couv (déclinable en 2 versions : Him/Her) et 16 autres pages d’itw/dessins dans un style aussi torturé que les gribouillages de Daniel Johnston ou les ignobles Beavis & Butthead (mes références en la matière sont limitées). Hulme a cette magnifique phrase conclusive : « There’s nothing like a little Lego Chewbacca », on ne peut qu’applaudir. Notez que la méga-promo de Noël c’est la quasi intégrale CP 1 au 17 (le 4 est épuisé) pour 55$ (+6 ou 7 CD 20 titres), ajoutez-y, pauvres européens, 35$ de frais de port…ça calme.

Dig it! n°29, octobre 2003, 48 p A4, 4,5 EUR
Autant l’avouer d’emblée : en général, 95% du contenu de Dig it! m’est totalement inconnu. J’ai toujours eu l’impression que ce zine et moi vivions dans deux dimensions spatio-temporelles différentes (sans savoir vraiment lequel de nous deux est en phase avec les horloges atomiques qui règlent nos montres à quartz – c’est d’ailleurs probablement à cause de Dig it que je ne porte plus de montre. CQFD). Le garage, disons-le aussi c’est pas mon truc (complexe œdipien penseront certains). Alors si je vous parle du n°29, c’est qu’en couv il y a Turbonegro et qu’évidemment, pour une fois, je me sens un peu plus à l’aise (7 pages d’itw/compte-rendu de tournée à dévorer). Un peu plus loin, Martin Savage (du zine suédois du même nom) et deux de ses groupes du moment : les excellents Sons of Cyrus (rock qui tâche) et The Locomotions. Par contre, la période « post-Beat pré-heavy et la fusion post-Sgt pepper pré-prog de la pop et du psychédélisme » eh ben j’aime moins, mais c’est sûrement parce que je suis un peu sectaire.

Toxic Flyer n°34, 2003, 64 p A4, $0
Autre enfant illégitime du grand MRnR dont il a le format et la texture, ce TF à livraison annuelle se la joue davantage punk-rock. Le programme est très très chargé mais la plupart des itws ayant été réalisées par email (une véritable plaie), les échanges manquent de consistance, les réponses étant souvent trop sibyllines (KMFDM ou Candy Ass, par exemple). Porn Rock, Nashville Pussy, The Nuns et Toilets Boys y font quelques extras à placer évidemment en-dessous de la ceinture. Pour amateurs only. 18 kroniks zines.

Heart AttaCk
n°39, août 2003, 64 p, $0.5

Même genre que le précédent mais pur HxC style. Longue itw d'Evasion Kid à lire absolument. + Death Squad, End on End, Del Cielo. 41 kroniks zines.

Ker Bloom
, n°41, avril 2003, 10 p. A6, $2
Une courte nouvelle avec pour intro « sonore » les Sugarcubes. De l’opportunité de manifester pour des sans-papiers dans l’Amérique de la Dinde au moment où les bombes pleuvent sur Bagdad. Dans la pure tradition des perzines imprimés sur des presses clandestines.

Un fanzine à la taille de mes ambitions, n°9, septembre 2003, 12 p. A6, 1 €

Perzine entièrement graphique. Ce que Dominique A ou Philippe Katerine auraient probablement produits si au lieu d’une guitare on leur avait mis un crayon feutre entre les doigts. Ecole de la page blanche, un peu naïve, le quotidien d’une jeune nantaise qui croque ses contemporains avec une distance parfois troublante.

Katalogue n°3, automne 2003, 46 p. A4, Can$5
K s’inscrit dans la longue tradition des tribunes multi-thématiques où se mêlent textes politiques, réflexions sociétales, élucubrations absconses, reflets des personnalités quasi incompatibles qui composent donc ce qu’il faut bien appeler une rédaction. Un seul mot pouvait les réunir et leur fournir une ossature pour ce n°3 : rockstar. Un terme qui va se décliner en mots, en dessin, en roman-photo, photomontages, etc. Mention spéciale au multitop chiottes photographique dont la paternité sur notre continent revient au gossipman Matoo-Watoo. Livré avec un improbable et véritable coussin léopard et un bracelet taillé dans une cravate. Pour un prochain numéro, envoyez vos lettres d’amour à Staline. Ces Canadiens-là ont l’antigel qui tourne, on en redemande.



Il n’y a plus rien n°1, octobre 2001, 40 p. 3,11 EUR ou échange.
Emo HxC au menu principal de ce zine périrennais superbement imprimé. Yage, K-Fuel (ex-Kérosène), Burn Hollywood Burn et Song of Zarathustra laissent de longues itws. Mais j’ai préféré les billets « Il était une fois la scène harcore » et, surtout, « (Je suis un con) ». Le n°2 doit sortir en janvier sous format A5 « à l’arrache ».

Trash d’encre
n°2, 76 p. A5, 4 timbres.
Du zine ultra-roots dans une veine HxC grind metal : l’itw de simon du zine Massacre (retour à l'envoyeur) aussi inutile qu’hilarante. Une Sabrina qui se prend pour Virginie Despentes (la suite - avec la cousine rousse - dans Baywatch Korps n°1, on en parlera dans QS4), 2 pages to be "Aware". Côté kroniks y a tout ce que vous voulez : d’Axel Bauer à Daemusinem en passant par Bratisla Boys et Immortal… Bref, un peu de de tout et beaucoup de n’importe quoi dont 27 kroniks zines. Et en plus c'est super mal imprimé (Lo, faut la tèje ta jet d'encre!). L’indispensable zine du mois.

Wee Wee
n°8, 46 p. A5 + This heaven gives me migraine n°1, août 2003, 46 p. A5, 2 EUR.
WW revient (après 2 ans de silence) en split-zine avec l’ex-In dust we trust qui a désormais décider de faire du one-shot et de changer de nom à chaque zine (le revival des 80’s atteint aussi les zines, tant mieux!). La mise en page en tête-bêche (ou en 69 pour les non-philatélistes) est un peu gonflante mais c’est l’exercice qui veut ça (je crois que je préfère largement les common-zine car il y a une vraie démarche commune et pas une juxtaposition d’idées parfois incompatibles) Enfin, revenons à nos toulousains : WW nous charge d’un édito qui règle pas mal de comptes avec la prolifération de zine/webzine HxC. Si on ne peut qu’adhérer aux propos de David, il faut avouer qu’on sent derrière ces animosités une sorte de conflits générationels entre ceux qui on vu évoluer un mouvement depuis ses origines (en l’occurrence le HxC) et ceux qui prennent le train en marche et, voulant être calife à la place du calife, se montrent plus royalistes que le roi (phrase aussi contradictoire que le mouvement HxC actuel pris dans sa globalité). Les 8 pages d’itw de l’asso végétarienne et végétalienne d’informations sont à ce titre assez exaspérantes. Heureusement, Pat Herr Sang accorde une longue itw sur l’histoire de New Wave.

New Wave n°6, novembre 2003, 8 p. A3, 1,5 EUR.
Quelle couv généreuse ! Divine, l'acteur fétiche de John Waters, qui inventa la crête mohican en 1974 (film "Pink Flamingos") et dont s'est inspiré Sid Vicious pour "My way". Pourquoi ? Parce que Malcolm McLaren était aux States à cette époque, puisant des idées dans l'underground US et a ensuite recyclé sur les Sex Pistols (merci Pat'). Sinon, au sommaire, le festival Punkista (good job, MP), Dada Stunt Girls (riot Hollande), Liz McGrath (punk graphiste de LA), United Dead Artists (Blanquet et graphistes associés), l'année punk 1979 (dernière partie, déjà ?), une critique de la récup' punk par Naf Naf, un article sur une soirée goth par BB Coyotte. Et la suite (promise dans le n°5) de l’itw de Mark Perry ? Les n°1 à 5 sont disponibles en pochette avec un 45T de Flaming Demonics et un pins metal de la désormais célèbre chauve-souris (idéal pour aller voir Marilyn Manson) et tout ça pour seulement 8 EUR.
Carpe Diem n°1, sept. 2003, 48 p. A4, 2 EUR.
La newsletter Les Monkeys font leur zine prend de la galoche et des euros et devient zine payant. La scène clermontoise n’est toujours pas en reste avec l’itw de Crankset et le blind test de Noise Data. Mais écumer les fest de l’année leur a permis de rassembler un tas d’itw plutôt exhaustives, même si les questions sont un peu toujours les mêmes (ils l’avouent d’ailleurs euxmêmes …) : Candiria, Unfold, Sexypop, Tantrum, Snapcase, JR Ewing, Burning Heads. Du HC punk en couleur dominante donc. Une distro se met en place dans le même temps. A suivre.


Mass movement
n°14, été 2003, 144 p. A5, 5 EUR
Un package de 3 zines sous pochette plastique : MM punk rock et ses deux suppléments Thrash Metal et HC. Le thrash prend un sacré coup de vieux (ou se la joue revival?) : itw de Nuclear Assault, Anthrax, Testament, Vio-lence. Par contre, la discussion autour du thème « le thrash a 20 ans, et après ? » avec Martjin du zine Inside Knowledge (cf. QS#1), Ian du label Ground & Blackfish Rcd et le hurleur en chef de Screamer est plus qu’intéressante. Côté HC, ça commence avec Burn Your Bridges, ensuite Avail, Stalag 13, Broken Bones que j’ai eu la flemme de lire donc no comment. Dans le MM principal, on s’attardera sur les colonnes où chacun y va de son coup
de gueule. Les ricains qui s’y collent sont bien gentils : ils s’élèvent généreusement contre les Freedom fries et toasts qui vont remplacer les French fries et toasts, nous rappellent que quelques mots de leur vocabulaire est quand même directement issus du français, mais pendant ce temps-là, ils évitent de se poser des questions sur la légitimité de l’action de leur gouvernement en Irak. Peut-être devrait-on leur rappeler que les trois-quarts de leur vocabulaire vient du vieux français, avec ce qu’il leur restera de disponible après épuration linguistique, ils n’auront plus qu’à fermer définitivement leur gueule. 14 kroniks zines. Et puis allez quand même faire un tour sur le site, la rubrique nécro est pas mal.

Les contacts:
Carpe Diem : Julien Pilaert 6, rue Fernand Raynaud 63 000 Clermont-Ferrand
Copper press : PO Box 1601, Acme, Michigan 49 610, USA
Dig it! : c/o Armadillo 32, rue Pharaon 31 000 Toulouse digitfanzine@chez.com

Heartattack PO Box 848 Goleta, CA 93116 USA heartattack@ebullition.com
Il n’y a plus rien : Mickaël Merlet 11 cheminement Goya / Apt 1105 / 31100 Toulouse mickael_merlet@hotmail.com

Katalogue : Electric Body Productions Inc. 317 Manning Ave Toronto, Ontario, M6J 2K8 Canada
Ker Bloom : Artnoose PO Box 3525 Oakland CA 94 609 USA

Mass movement 12 West street, Aberkenfig, Bridgend, CF32 9BB, UK
New Wave : Celia BP6 75 462 Paris cedex 10

Toxic Flyer c/o Billy Whitfield PO Box 39158 Baltimore, MD 21212, USA toxicflyerzine@msn.com
Trash d’encre : Laurent Santi chemin de la rabasse 84 290 Ste Cécile-les-
Vignes
Un fanzine à la taille de mes ambitions : anne.bacheley@free.fr

Quality Street s'écoute aussi en stéréo!

24/10/2003

Les fanzines : forces de frappe de la presse musicale

Le texte ci-dessous a été originellement publié dans le Magazine Kick Ass #2


L’un des piliers majeurs du milieu musical alternatif est le fanzinat. Il est le relais essentiel des groupes ou labels naissants, le dénicheur des nouvelles tendances musicales, le vecteur d’idées marginales, parfois radicales. Indépendants d’esprit, non inféodé à l’industrie du disque, il navigue plus ou moins à vue, apparaît, disparaît sans préavis, toujours réapparaît sous une autre forme. Revendiquant haut et fort sa marginalité, il possède une aura forte dans le milieu undergound qui accordera davantage de considérations à ses critiques qu’à celles de la presse mainstream.

C’est quoi exactement un fanzine ?

Les fanzines (contraction de FANatic magaZINE) apparaissent à la fin des années 20 aux States, dans le milieu de la science-fiction (The Comet), il s’agit de journaux amateurs faits par des passionnés pour leur propre plaisir. La distribution est médiocre, les moyens financiers quasi inexistants. Le fanzine est un média de rue, fait par la base pour la base et qui ne passe pas par des spécialistes auto-proclamés. C’est un média qui échappe donc aux diktats imposés par le capital et la société de consommation. Pour faire simple, disons que ce qui le distingue catégoriquement de la presse commerciale, c’est l’absence de capital économique, le manque de gestion professionnelle et un réseau de distribution précaire.


Les fanzines musicaux

Il faudra attendre la secousse punk du milieu des 70’s pour voir apparaître le fanzinat musical sous la forme qu’on lui connaît aujourd’hui ; avant cela, seules quelques entreprises éphémères de journaux essuyant des échecs commerciaux laisseront l’illusion que des fanzines existaient. Avec le punk, deux idées a priori révolutionnaires vont donner aux fanzines leur raison d’être : le DIY et le No Future. Lorsque Mark Perry (Alternative TV) lance Sniffin’glue en 1976, son idée est la suivante : «aucun organe de presse britannique ne parle des Ramones et de cette nouvelle musique qu’ils jouent, je vais donc le faire moi-même !». Crayons feutre, ciseaux, colle, machine à écrire. Les ingrédients sont réunis pour créer une nouvelle forme de média : le fanzine DIY. Le premier numéro de Sniffin’glue est tiré à 50 exemplaires, le dernier, un an plus tard, le sera à 8000…

Média viscéralement éphémère (la plupart des fanzines ne franchissent pas le cap du premier numéro), le fanzine est en même temps éternel : comment expliquer sinon que les trois-quarts des fanzines punks sont, formellement, des copies conformes du modèle proposé par Sniffin’glue ? Beaucoup de fanzineurs avouent d’ailleurs que leur vocation vient de la lecture d’autres fanzines. Contrairement à un média mainstream dont la longévité dépasse allègrement les décennies (le NME est né en 1956, Rock & Folk en 1966…), le fanzine a une durée de vie courte (3-4 ans en moyenne) qui correspond souvent à une période de faible activité professionnelle des rédacteurs (lycéens, étudiants, chômeurs). Mais cette volatilité du fanzine lambda est compensée par la multitude de titres disponibles : il existe probablement 500 à 600 fanzines musicaux en France en permanence (une centaine orientée punk), même si le renouvellement des titres est important. Le fanzinat est donc une immense machine constituée de multiples rouages qui se relaient indéfiniment.

Rares sont les fanzines qui durent en gardant leur éthique alternative originelle : MaximumRocknRoll (USA, mensuel né en 1982) et Abus Dangereux (France, bimestriel né en 1987) font figure d’exceptions. D’autres ont tenté l’aventure commerciale (Magic Mushroom), se cassant souvent les dents et revenant à la formule originelle (New Wave, le pionnier français du fanzinat rock (1980) a essayé 3 formules différentes avant de revenir à son format originel en 2002.

Extension du domaine de la lutte

Les fanzineurs ont cette autre particularité d’être souvent polyvalents : animateurs radio, musiciens, fondateurs de labels ou distributeurs, ils occupent la scène rock toute entière. Le fanzinat est aussi un sport de combat.

01/10/2003

Quality Street #2 - octobre 2003




No Government n°47, 28 p. A4, 2
Sept pages d’une itw passionnante avec Marsu, l’ex-porte parole des BxN et véritable mémoire vivante du rock alternatif des années 80. Itw de Brigada Flores Magon, des Disasters et des Krays. 25 chroniques zines. A propos de NoGov, l’anthologie 1985-2000 est toujours disponible : un livre de 152 p. imprimées en offset qui retrace les meilleurs faits d’armes de ce fanzine, un best off des 45 premiers n° avec Les Rats, Les Sheriff, BxN, OTH, ReichOrgasm, Komintern Sect, des labels, des fanzines: le Silence de la rue, New Wave,Chaos productions, Combat Rock, etc. 20 quand même.


Black Lung n°10, été 03, 32 p. A4, 1,5 ou échange.
Zine HC à tendance skate-punk (au moins 7 photos ou dessins de skate) avec un courrier des lecteurs assez sauvage où, au vu du nombre de xx qui entourent les signataires, ça sent le sXe à plein nez. Itw des Reagan SS et de Infect, un excellent groupe HC brésilien 100% féminin, itw 39 Francs le kilo, nouveau groupe de «fastcore hurlé à tendance grind». 5 p de comptes-rendus de concert sur la moitié N de la France (Angers à Bruxelles, en passant par l’IDF et Reims), 20 kroniks zines HC (distro : Burn out).



Don’t care n°3, été 2003, 22 p. A4,1£
Jeune zine londonien au format A4 italien, couv. photocopie couleur où l’on va retrouver tous les clichés du punk : épingles à nourrice, doc martens, caractères découper/coller.
Itw de Beans, 4 ft fingers, Crashed Out, Choking victim, des articles sur les droits des animaux, sur la torture et les expérimentations animales par un responsable du site Londonpunks. Faut-il voir dans cet article l’irruption des punks à chien dans le fanzinat ? Les néo-punks londoniens nous font du Birgit Bardot avec 20 ans de retard, finiront-ils eux aussi fachos ? Pas de chroniques zines.


Voodoo Smile, n°8, 42 p. A4, 4
N° essentiellement consacré à l’année 1985 des Cure (The head on the door) : Bobby DJ sur NRJ, Bobby à Bercy, hello Ms Barbarian, discographie détaillée (promo, pressages brésilien, espagnol, japonais, etc.) les dates et les track-lists de chaque concert, l’année est passée au peigne fin (rien sur le Rainbow warrior cependant : Bobby n’y était vraiment pour rien). Itw des auteurs du livre Clinical prescriptions 1976-1987, du groupe rennais Insight et de Violet Stigmata.


Arrière plan n°8, juillet 03, 20 p. A5, prix libre
Un drôle de zine des environs de Chambéry: des private jokes et de la grosse déconne comme ingrédients principaux: «kroniks et débilités en tous genres, concerts inin-téressants». Si vous êtes fans de You fuck my wife and you like that, Chili con bitches ou John Claudel c’est pour vous. Interview de Zu en passant, et puis quelques perles de scènes (rubrique Frazalacons): « C’est en ce moment shabbat ? » (Purple teeth), « C’est quoi un jack ? » (John Claudel). Par les animateurs de l’asso Body Farm.

L’ordonnance n°1, février 03, 32 p. A4, 2
L’ordonnance nous rassure dans son édito: le rock n’est pas mort! Ouf! Et il nous le prouverait donc avec un sommaire « indé-pop-wave française », à savoir : Patrick Eudeline, Madinkà (vous savez, les clones d’Indochine 2001), Daisybox (vous savez, les clones d’Indochine 2002), HF Thiéfaine. Des comptes-rendus de concert (tous au Zénith) où la jeunesse parisienne frôle la débauche : JL Aubert, Indochine (où il y avait pleins de corbeaux goths, ouhlala), Bowie, Noir Désir. Un zine qui n’a peur de rien et propose des interviews super engagées et super profondes : «L’arrivée de la droite au pouvoir est-elle une menace pour le rock en France?», «Le rock est-il mort?» (question posée à tous les groupes), «Que penses-tu des utopies?», «Aimez-vous les interviews?», etc., il y en a des pages et des pages, je me demande même si c’est pas Nicola Sirkis qui les écrit. Un dernier extrait qui vous permettra de juger le niveau de ce zine de bourgeois parisiens : « A la sortie, dans le hall du Zénith, les stands du MRAP, SCALP et autres CIRC, où chacun fait le plein de tracts qu’il ne lira peut-être jamais, mais c’est déjà bien que ces assoces existent » !!! Vous pouvez envoyer vos mails d’insultes à stokker@free.fr.

High powered n°3, 2000, 60 p. A4, 20 F
Ouaips, je sais c'est pas tout jeune. Mais juste l'envie de saluer ce zine HxC DIY entièrement écrit à la main et mis en page aux ciseaux à la colle UHU. Une itw de No Innocent victim, groupe de HC chrétien, des reports sur les scènes portugaise et limougeaude et des tonnes de kroniks disques. S'il passe sur une distro, n'hésitez pas.




Missing you is killing me, chapitre 1, été 03, 1 (distro Burn out)
Un perzine inspiré par Waiting for an angel. Quelques jours d'écriture, étalés sur 6 mois, d'un étudiant-infimier en première année. Une "inaccessible" étudiante de troisième année, Marie, qui revient comme un leitmotiv. Le problème du tatouage pour faire un stage infirmier. Ne pas dormir pendant la canicule. Le suicide au doliprane. Bio de Danone. L'écriture est assez inégale, des passages vraiment intenses, d'autres totalement plats. La vie d'un étudiant ? A suivre en tout cas.


Punk Planet n°52, dec. 02, 178 p A4, 5$
PP est une sorte de MaxRnR intello, mélangeant musique et débats de société. En Une, un dossier sur le porno punk (filles tatouées, percées, cheveux colorés et adeptes de la DIY attitude (!) où comment les codes tribaux issus des nouveaux courants musicaux investissent désormais l'industrie du cybersexe. Denali en itw :"c'est drôle le punk : c'est censé être contre les règles, mais dès que tu es étiqueté 'groupe punk' tu dois suivre des règles très strictes". Une itw fondamentale de Michael Parenti, un philosophe qui se bat pour une plus grande justice sociale aux USA, et une diminution de leur interventionnisme impérialiste (une voix bien discordante dans le contexte patriotique post 11-09). Il montre aussi comment Georges II et son crew ont profité du 11-09 pour instaurer de nouvelles taxes et augmenté le budget militaire ($400 Milliards aujourd'hui) et réorienté toute leur politique nationale et étrangère vers une sauvegarde des intérêts des Fortune 500 (les 500 entreprises les plus riches). And also : Hissyfits (riot grrrls), Blow back (riot mnnnn), Christian Marclay (pump up the volume, mp), un article sur la White power music aux Usa... bref, c'est comme toujours tellement puissant qu'on se met à aimer, un temps, les Américains (enfin, ceux-là).

Burn out n°9, sept 03, 76 p. A4, 2
Attention gros calibre : au moins 500 chroniques disques, rien n'échappe à Phil Kieffer et sa bande d'activistes, véritables RG du HC punk (mais aussi du rock expé : 3 acoustic cymbals par ex.), bref de la scène alternative. 25 kronik zines, itw de Pignation, Crowpath, Cattle press, Costa's Cake House (ma vue a baissé de 2 dixièmes) et Hurtmold (du math rock brésilien à se procurer urgemment), les 10 pages de distro Burn out (où l'on retrouve les sus-cités), les billets de Flo (Dead for a minute/fanzine Cliché) et Phil sur la révolution culturelle situationniste 50 ans après (pour faire court). Et puis n'oubliez pas d'aller faire une raffle sur Shogun rcds.


Rad Party n°33, 100 p. A6, 2
Dans la plus pure tradition du perzine rock à la Plus jamais malade en auto, RP se démarque par une productivité époustoufflante, par ce style graphique inimitable (tout est manuscrit) et par une vraie qualité littéraire. Entre errances sentimentales, errances dans l'underground parisien (plutôt marqué HxC), errances discographiques (des feelings plus que des chroniques de disques, on apprécie la nuance), ça tranche forcément avec la presse rock mainstream (que monsieur Steph fréquente de très près pourtant), mais c'est bien là l'essence des bons perzines. A découvrir absolument, pour adultes et adolescents.

Plus Rien n°16, 12 p. A5, 1 timbre.
Feuille d’infos support écrit de l’émission « Ecrasons la vermine » sur Radio Campus Lille. Fanzine orienté punk, mais proposant également des critiques de films bien loin des Cahiers du Cinéma, ce dont on ne se plaindra pas. Des billets d’humeur ou de réflexion sur la société, qui sont loin d’être à côté de la plaque : « Pourquoi la ville est malsaine ou comment il est difficile d’être punk aujourd’hui » ou encore « L’alimentation bio et les inégalités sociales ». Chroniques disques et actus des zines en sus.

Kangourou n°18, 30 p. A4, 2,50
Dernier bastion du fanzinat punk de la région clermontoise, le zine de Pascal est toujours une mine d’infos sur toute la scène punk française. Des pages bourrées à craquer de news, 9 chroniques zines, des itw des vieux de la vieille : Parabellum, Klasse Kriminale, BB Coyotte (illustrateur qui traîne dans le fanzinat depuis le milieu des années 80 et qui a des choses intéressantes à dire), et des plus jeunes (Real Mc Kenzies, Dobermann, Skuds and panic people). Deux pages de comptes-rendus musclés du sommet du G8 en Suisse. Et puis bcp de kroniks disques.
zines, des itw des vieux de la vieille : Parabellum, Klasse Kriminale, BB Coyotte (illustrateur qui traîne dans le fanzinat depuis le milieu des années 80 et qui a des choses intéressantes à dire), et des plus jeunes (Real Mc Kenzies, Dobermann, Skuds and panic people). Deux pages de comptes-rendus musclés du sommet du G8 en Suisse. Et puis bcp de kroniks disques.

Eclectic Metal Art n°1, 28 p. A4,3
Un créneau qui va du heavy au black extreme selon la couv. Cela passe aussi par The Gathering et Lacuna Coil dont on trouve un historique détaillé (discographie et line-up). La partition manuscrite du morceau «Elvenpath» de Nightwish est totalement hallucinante, un sacré boulot de quelqu’un qui a de l’oreille (le staccato sur le premier A5 de la 7e mesure du riff 4X1 fallait le trouver). 3 pages sur les vampires, la photo de la Sierra Cosworth des metalleux dijonnais Eclectika, des comptes-rendus de concerts de Dungortheb, The Gathering/Pale forest, Strapping Young Lad, parfois très détaillés (vous trouverez la marque des guitares et la couleur des tenues vestimentaires) et une itw, la seule, de Misanthrope. Un zine qui débute mais qui promet.

Les contacts
Burn Out c/o Phil Kieffer 37, rue du Mont d'Arène 51100 Reims
Punk Planet PO Box 57479 Chicago, IL 60657, USA
High Powered c/o Wilfried Touzalin 1, rue du Faubourg St Georges 87700 Aixe s/Vienne
Voodoo Smile 202, avenue de Lattre de Tassigny 83130 La Garde voodoo.smile@wanadoo.fr
Eclectic Metal Art c/o Sébastien Regnier 15 rue du château d'eau 21160 Corcelles les Monts Arrière Plan 5 square des floralies 73000 Bassens
Kangourou c/o Pascal Brulé hlm Gandaillat bat 3 63370 Lempdes brule.pascal@free.fr
Missing you is killing me c/o Marc Navel La grange neuve 01400 Chatillon sur Chalaronne trashfastdie@free.fr
No Government c/o Adrenaline records BP 2176 51081 Reims juliette.dazy@wanadoo.fr
Black Lung c/o Alex Simon 57 avenue du Général Morand 91600 Savigny-sur-Orge blacklung77@hotmail.com -
Plus rien KALIMERO, BP 21, 59007 LILLE cedex plus@no-log.org
Don't Care punxnotdead25223@aol.com
Rad Party c/o Small Budget Productions (Stéphane) BP n°07 78110 Le Vésinet cedex

Quality Street peut être volé, emprunté voire photocopillé à volonté. Il peut également être téléchargé gratuitement via Soulseek.

01/09/2003

Quality Street #1 - septembre 2003

Human disaster/ Dynamite, common-zine n°1, 64 p. A5, 1,5 €.
On ne peut que se réjouir de la mise en commun des forces vives de ces 2 zines très actifs. Le fait est qu'il ne s'agit pas vraiment d'un common-zine : pas de réelle fusion des rédactions (les 24 pages de chroniques zines/disques de l'une et de l'autre sont bien séparées), des désaccords sur certains choix : The Skinflicks obtiennent 10 p. pour débiter leur prose skin RéAC, ce que Yanic Dynamite regrette dans son édito... Mais ce n'est que détail. On retrouve la traduction d'une intéressante interview de Havoc rcds (USA) parue sur le webzine punkfix.net, des interviews de Virus, Anti-Flag (qui date un peu : 2001...), Blood or Whiskey, Ordures Ioniques, Sick on the Bus et Cider Breakfast (dont fait partie Phil de Human Disaster). Arrachez les pages Skinflicks puis dévorez-le!

Decline's Coming n°3, 16 p. A5, gratuit.
Au sommaire: itw de Burning Head, Anti-Flag, The Movement, Flipsides, Alif Sound System. Quelques chroniques disques (8), concerts (7) et livres (3): la société américaine et le sport (la boxe), l'histoire du punk et des conseils de lectures sur les polars ferroviaires (!). Une rubrique
plutôt intéressante "Quels sont vos disques cultes?" question posée à près d'une trentaine d'activistes plus ou moins importants (mention spéciale à Johnny Bottrop de Terrorgruppe pour les développements).. Pas de chroniques.



A sangre y fuego n°2, 80 p. A4, 6,66 €
Pour un zine, ça parait un peu cher, quand bien même est-il spécialisé extreme et dark metal. Mais voila ce qui vous attend : 80 p. quadri de très grande qualité, 2 CD de 15 titres et un DVD de 15 titres (des clips amateurs qui sont parfois à mourir de rire)! Enslaved, Epica, Sopor Aeternus, Persephone, Severed Savior... il y en a pour tous les goûts du brutal death au gothic metal. La mise en page est splendide : des contrastes noir/rouge, noir/orange/jaune profonds, c'est vraiment un superbe objet. Un vrai regret : un jusqu'au boutisme les a conduit à choisir une police gothique pour l'ensemble du texte... déjà que c'est en espagnol, ça devient carrément un supplice à lire. C'est peut-être voulu ? Le zine du mois.

Headache n°4-2, 80 p. A4, 3,65 €
Iron Maiden est en couv de ce zine rockmetal hollandais en couleur à mi-temps. 24 p. sur les festivals de l'été (Fields of rock, Stonehenge, Wacken, Rockhard, Bospop, etc.). Au programme également : Dimmu Borgir, Lynyrd Skynyrd, Death Angel. En flamand dans le texte, désolé.


Foedus Aeternus
n°5, 54 p. A4, 1,5 €
Un édito engagé contre la presse qui instruit un procès à charge contre le metal et voila FA bien remonté pour attaquer une troisième année d'existence. Un programme toujours extrême et
international avec des itws de Ancient Rites, Katafalk, God Dethroned (mâchez danois!), Osirion, Dungortheb, Coalition, Dvorhead et plus de 70 chroniques. Et en plus le zine est accompagné de l'album "Rites of the Eternal hate" du groupe brésilien Abomination...

Underground Production n°22-23, 64 p. A4, 2 €
L'un des plus vieux graffiti zines du Continent (né en 1992), UP tire aujourd'hui à 5000 ex et est diffusé dans le monde entier. Graff oblige, c'est un zine tout en couleur. Au programme tag et murals de Berlin, Stockholm et Uppsala, trains européens, métro suédois. Les textes sont plutôt instructifs. En anglais.

100% papel del WC n°3, 44 p. A4, 500 ptas
OK, ce zine a presque deux ans d'âge, mais les bonnes choses méritent toujours qu'on en parle. Dédié aux scènes punk HC ska et oi!, 100%PDWC propose de nombreux dossiers : labels HC en Espagne, les zines punk oi!, le ska, le gothic punk, la oi! et la politique qui restent d'actualités.
Une compil CD 23 titres offre en plus un panorama de la scène hispanique.

American Music Press n°1, 154 p, $1
Un nouveau mag HC sans concessions : un CD 10 titres ultra roots (Clearing Autmn Skies, et Henry Flat Open Sore se détachent du lot), que du bon pour ce bimestriel qui se positionne sur le
même créneau que MaxRnR (même papier recyclé dont l'encre finit au bout des doigts). AFI est en couv et offre 11 pages d'itw! AMP ne s'arrête pas seulement à la musique : un article de
6 pages revient sur des extrémistes sXe ayant brulé un McDo (des José Bové straight edge?), attaqué un magasin de cuirs et un élevage d'animaux à fourrure. Les médias US les présentent
comme des terroristes à combattre... Autre tribune politique : la (future) guerre en Irak et la politique étrangère des EU. NOFX, Fugazi, Anti-Flag, DOA, Michael Moore, etc. livrent leurs sentiments sur la question.

Metal Rules n°16, 100 p, $4.95
Numéro anniversaire (le 5e) pour ce zine metal US qui a choisi la carte de la franche déconnade : itw du style "Est-ce que t'aimes les grosses ? (Voivod), "T'es insomniaque ? comment s'appelle
ton lapin ?" (Jason Newsted, ex-Metallica), des photos détournées par l'ajout de bulles (plutôt drôles d'ailleurs). Au départ, j'ai trouvé ça un peu lourd, mais comme les itw sont parfois très longues, il faut avouer que ça donne un peu de respiration et puis c'est plutôt original dans un milieu qui a tendancce à se prendre parfois un peu trop au sérieux. L'effet de surprise (pour les interviewés) joue aussi : ils se livrent plus facilement et sans même s'en rendre compte. A lire au moins une fois. En anglais.

442e Rue
n°53, 8 p. A4, 1 timbre
Quasiment que des chroniques disques dans ce gratuit. Du R'n'R, du punk, du ska, du Rhythm&Blues, du rock français, bref y'en a pour tout le monde. 442e Rue c'est aussi un label!

Démostaz n°1 et 2, 20 p. A5, 1 timbre
Un zine tout jeune qui mêle punk (Toy dolls, Stiff Little Fingers, Ordures ioniques, Wampas) et considérations alter-mondialistes (Irak, Paysans sans terre, hacktivisme).









Bizarre
n°14, 24 p. A5, 5 €
La livraison électro-indus gothique annuelle d'Alex Novak (Venus Fly Trap). Un CDr 17 titres justifie le prix : s'y mêlent groupes reconnus (Garden of delight, Endraum, Inkubus Sukkubus, Dream Disciples), projets confidentiels (12000 days avec Martyn Bates) et recyclages stériles (l'EBM désespérement rouillée d'Infekktion par exemple). 19 chroniques de zines de la scène obscure, 70 chroniques CD ou démo et puis des bio d'Inkubus Sukkubus et Mortis.

MaximumRocknRoll
n°240, 154 p. $3
Pas besoin de présenter MaxRnR. A l'affiche de ce n° de mai 2003, un débat sur les zines musicaux à travers l'expérience de 4 zines new-yorkais. Également une itw de Exploding Hearts dont 3 des 4 membres sont morts cet été dans un accident de voiture...

Fear Drop n°10, 60 p. 20x20, 6 €
C'est devenu une habitude : Fear Drop annonce l'été. Un numéro par an accompagné d'un CD qui souffle le froid et encore le froid. Tout l'anti-gotha des musiques électroniques expérimentales a pris l'habitude de se retrouver dans cette célébration sonore très pointue. Cette année de grosses pointures sont aussi au rendez-vous : Thomas Köner, Savage Republic, Alain Basso, Scanner. Comme toujours un livret chroniks de 58 pages est livré à part.

Barricata n°10, 64 p. A5, 1,5 €
L'édito l'annonce : ce numéro estival du RASH parisien sera moins politique, faut souffler avant la rentrée... C'est bien l'esprit des 10 pages en hommage à Joe Strummer, 10 pages sous la forme de témoignages "Les Clash et moi", 10 pages graves et touchantes. Mais le militantisme, même léger, n'est pas absent pour autant : itw de Fred Alpi, de Pierre Carles (par Fred Alpi...), de
Tardi et Dominique Grange (excellent). Côté musique : Oi polloi, Combat Rock, Brigada Flores magon, la oi! à Barcelone. Les questions (et les réponses) sont toujours intelligentes et constructives, de vrais échanges avec les personnes rencontrées, qui en font un must du
fanzinat actuel. Et comme toujours des chroniques disques, zines et livres.

I Believe in myself n°1, 36 p. A5, 1,5 €
Pour un premier zine, c'est un coup de maître pour cette jeune étudiante bretonne! Orienté ska-oi!, on y retrouve 6 itw dont The Templars, Oi! strike, 2 Tone club et Soul Invaders. Une itw avec le zine parisien oi! "Une vie pour rien", le webzine/label irlandais Hardcore times. Des chroniques webzines (plutôt rares), zines, disques et des photos de concert. A se procurer d'urgence.

Guérilla Urbaine n°9, 28 p. A4, 1,5 €
Après 6 années d'interruption, GU revient dans les bacs. 6 années pendant lesquelles Raf n'a pas pour autant chômé: groupe, distro Do It Yourself, etc. Le limougeaud revient avec des itw plus ou moins récentes (Oi polloi : itw de 1994!, Oberkampf: 2001, des groupes hispanophones: La Merma et Intolerance), un incroyable dossier de 8 p. sur le punk HC finlandais. des news et des chroniques à la pelle. L'offensive Kontre Kulturelle est de retour !

Vendetta n°8, 56 p. A5, 2 €
Après un splitzine à 3 (La terrible Vendetta de Storm l'Apatride), V. revient tout seul, mais toujours aussi déterminé à ne pas parler que musique : itw (quasi illisible) du label anarcho-punk suisse Strongly opposed Rcds, de René Binamé et les roues de secours, d'un jeune auteur :
Frank Michel. Inclus aussi le "lexique à l'usage des néophytes" qui donne une définition d'à peu près tous les styles musicaux et leurs acteurs (celle du RAC/RIF est un peu douteuse, mais vu le reste du zine, ça prête moins à l'ambiguïté). Pour les reste des tonnes d'infos sur les zines et bcp de chroniques skeuds.

Inside Knowledge n°7, 50 p. A4, ? €
Zine hollandais HC Punk Oi! avec des photocops de grande qualité (c'est aussi agréable). Ouvert au punk belge de Randy, au metal chrétien de Sinai Beach (retrouver "Dieu" tous les 3 mots ça plombe un peu l'ambiance), IK nous propose aussi des comptes-rendus de tournées vues de l'intérieur : Fordirelifesake au Japon, Right4life en Europe (seulement 3 lignes sur la date française à Besançon). Itw de Caliban, Poison the Well, White Trash Rob, Open Hand. Et puis environ 250 chroniques disques, mais seulement 5 zines. En anglais.



Les contacts (à l'époque...):

100% papel del WC apdo 41019, 28080 Madrid, Espagne wcrecords@yahoo.com
442e Rue, 64 bd Georges Clémenceau 89100 Sens leo442rue@wanadoo.fr
A sangre y fuego Apartado 180 20200 Beasain Gipuzkoa Espagne
AMP Mag PO Box 1070, Martinez, CA 94553, USA
Barricata c/o Crash disques, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris rashparis@hotmail.com
Bizarre
Decline's Coming 2 rue du poisson doux 28000 Chartres decline@wanadoo.fr
Démostaz Christophe Loret 13 rue René Quinton 77300 Fontainebleau punfwar77@yahoo.com Do It Yourself BP135 87004 Limoges mailraf@aol.com
Dynamite c/o Yanic Bilien, 7 rue Jules Massenet, 69330 Meyzieu dynamite@netcourrier.com
Fear Drop c/o Denis et Virginie Boyer 3 rue damville 27240 Les Essarts
Foedus Aeternus c/o Eymeric Germain 17, rue Marceau 21000 Dijon lordnag@hotmail.com
Headache postbus 4007, 9701 EA Groningen, Netherlands
I Believe in myself c/o Audrey Lidec, Guerlé 29300 Guilligomarc'h
Inside Knowledge Mgr. Nolenstraat 14, 6043 BV Roermond, Netherlands info@insideknowledge.net
MaximumRocknroll PO Box 460760 San Francisco, CA 94146-0760 USA
Metal Rules 2116 Sandra Road, Voorhees, NJ 08043, USA
Underground Productions Box 773 S-120 02 Arsta Sweden www.underground-productions.se -
Vendetta 9 rue des Champs Elysées 31000 Toulouse